Plusieurs rencontres jalonnent le programme de ce mois avec, en ouverture, Rémi Lainé puis Esther Hoffenberg invitée du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir. Il sera aussi question de Paris vu par les grands noms du documentaire, à l’occasion des 30 ans du Forum des images, et d’un coup de cœur pour Dernières nouvelles du cosmos de Julie Bertuccelli.



Mardi 6 février à 19h
* Il était une fois… Wall Street

de Rémi Lainé
France – 2017 – 54’ –
30 ans après Wall Street, retour sur la genèse de l’un des plus célèbres films d’Oliver Stone, sorti à la veille du krach d’octobre 1987. À partir d’entretiens avec les principaux protagonistes dont le cinéaste et Michael Douglas qui interprète Gekko, le financier véreux devenu une icône des années 1980, ce documentaire passionnant prend un éclairage particulier dans l’Amérique de Trump.
Suivi d’une rencontre avec le réalisateur, Marie Genin (productrice) et Serge July (journaliste et producteur)

à 21h

Tous les deux mois, le Centre Simone de Beauvoir présente au Forum des images des films issus de son fonds de documentaires internationaux sur les droits, les luttes, l’art et la création des femmes et des LGBTQI.

* Discorama, signé Glaser

de Esther Hoffenberg
France – 2007 – 67 min – Ina
Etoile de la Scam 2007
Quand Denise Glaser lance son émission Discorama en 1959, les artistes invités à présenter leur disque sont très intimidés par les caméras. Denise Glaser pratique un art rare de l’interview : ses silences et sa finesse psychologique amènent les artistes à réfléchir à leur travail et à se révéler dans un face-à-face intimiste. Le style apporté par des réalisateurs comme Raoul Sangla et Jacques Audoir en garde la fraîcheur.
Séance suivie d'un débat avec la réalisatrice Esther Hoffenberg


Doc & Doc : Qui a peur de la Corée du Nord ?

Isolée du reste du monde, dernier tenant d’une bureaucratie dite communiste, la Corée du Nord ne produit guère d’images autres qu’officielles. Quatre cinéastes ont franchi, chacun à sa manière, le mur qui nous sépare de « l’Axe du mal ».
Filmer un pays dont l’image intérieure est celle d’une affiche chromo de propagande et l’image extérieure celle d’une « menace mondiale » est un défi que chacun de ces quatre réalisateurs relève remarquablement. Les deux courts métrages font fi de la frontière infranchissable par la magie des outils du cinéma pour y cerner les signes d’un pouvoir omnipotent. Les deux longs métrages (le premier film de Jero Yun et celui de Soon-Mi Yoo), relevant du journal intime, approchent les visages du peuple nord-coréen pour y chercher une autre vérité de ce pays.
Annick Peigné-Giuly Documentaire sur grand écran


La ville à prendre

Ce titre est celui d’un documentaire des années 1970 sur l’évolution du Paris d’alors, entre extension des banlieues et disparition des quartiers populaires. C’est aussi le tout premier des films collectés par la Vidéothèque de Paris (devenue depuis le Forum des images) qui ouvrait ses portes en février 1988, il y a tout juste 30 ans. Pour célébrer ce projet original, dédié aux images filmées de la ville qui a vu naître le cinéma, Paris est à l’honneur ce mois. Au programme, la place de la République, dans le viseur des frères Lumière puis de Louis Malle s’essayant au cinéma direct ; la rue Daguerre et la place Denfert, chères à Agnès Varda ; les flâneries de Chris Marker ou Joseph Morder, cinéastes arpenteurs ; un pèlerinage sur les lieux d’une jeunesse amoureuse. Sans oublier Paris de Depardon, qui brouille les frontières du documentaire et de la fiction, et Alphaville où Jean-Luc Godard transfigure le réel en décor de science-fiction.


Le mystère Babouillec

Elle s’appelle Hélène mais signe Babouillec Sp (pour sans parole) les textes lumineux qui jaillissent de son « cornichon de cerveau ». Des pensées profondes et malicieuses, poétiques, métaphysiques, composées à partir de lettres piochées une par une par ses mains malhabiles… Il a fallu 20 ans pour que Véronique découvre par hasard que sa fille autiste savait parfaitement lire et écrire, et brûlait de communiquer avec le monde extérieur. Ce qu’elle n’a plus cessé de faire, devenant un auteur publié et adapté au théâtre. Julie Bertuccelli a eu envie de faire un film sur et surtout avec cette artiste singulière, nous faisant partager les moments passés en sa compagnie, dans un échange complice. « Je souhaite que le film accompagne le spectateur au plus près de Babouillec, non pas en quête de réponse mais en le rendant sensible à ce mystère et à cet impératif qu’elle nous souffle de dépasser la différence et de ne jamais se fier aux apparences. » Ne manquez pas leurs Dernières nouvelles du cosmos, mardi 20 février à 14h30.

100% doc est une des nombreuses manifestations initiées ou soutenues par la Scam pour promouvoir le documentaire.


Une programmation annuelle : Forum des images / La Scam
En partenariat avec Copie Privée / Documentaire Sur Grand Écran / Centre audiovisuel Simone de Beauvoir
L’humanité / Télérama / Sofilm / Lcp-Assemblée Nationale