Bruissant des échos du monde, ce mois documentaire apporte des nouvelles d’Egypte avec Les Derniers jours d’une ville, revient sur l’histoire de l’identité noire en France et aux États-Unis, interroge les sociologues qui nous aident à décrypter le réel, et explore les terres du nucléaire dans les pas de l’artiste Lydie Jean-dit-Pannel.
Théâtre et identité noire
Le documentaire Lumières Noires revient sur le premier Congrès international des écrivains et artistes noirs, organisé en 1956 à La Sorbonne, pour en souligner son importance dans l’histoire, et son relatif échec sur le moment, tant l’histoire des ressortissants de l’Afrique francophone diverge de celle des noirs américains.
Décolonisation, travail de mémoire, interrogations sur le rôle et l’accueil de la diaspora africaine et antillaise en Europe nourrissent le passionnant documentaire Noirs de France de Juan Gélas. Free Angela revient sur le parcours de la grande militante des droits civiques aux États-Unis, tandis que le père de la blaxploitation, Melvin Van Peebles, explore la représentation des acteurs noirs dans le cinéma américain avec Classified X. La figure de l’écrivain engagé James Baldwin fait l’objet d’un portrait chaleureux avec James Baldwin, The Price of The Ticket. Contemporain de cette époque, le metteur en scène Jean-Marie Serreau, anti-colonialiste convaincu, monte les premières pièces d’Aimé Césaire et Kateb Yacine. Le documentaire Jean-Marie Serreau découvreur de théâtre est présenté par Coline Serreau.
« La sociologie est un sport de combat »
« On s’en sert pour se défendre et on n’a pas le droit de faire de mauvais coups » précise Pierre Bourdieu, interrogé sur la définition de la sociologie, dans l’émouvant portrait réalisé par Pierre Carles. Consultée par le gouvernement sur le projet de loi du mariage pour tous, la sociologue Irène Théry apporte, dans La sociologue et l’ourson, les clés historiques et sociologiques indispensables pour comprendre les évolutions de la famille, dont les Français ont une vision partagée.
Documentaire sur grand écran : traces de vie au Proche-Orient
Mardi 20 juin à 20h30
Pour clore la saison, nous invitons le cinéaste égyptien Tamer El Saïd à présenter, avant sa sortie en France, Les Derniers jours d’une ville, couronné de la Montgolfière d’Or au dernier Festival des 3 Continents.
Filmer des hommes dans la tourmente du Proche Orient, c’est la teneur de ce film qui suit le destin de cinéastes tentant de vivre, de penser, de filmer au cœur de villes bouleversées. À travers l’errance mélancolique de Khalid en quête d’une paix intérieure dans la ville du Caire au bord du chaos, le film dresse tout autant le portrait des « derniers jours d’une ville » que celui d’une génération de cinéastes dans cette région du monde en souffrance. Un film prémonitoire ?
Annick Peigné-Giuly, Hélène Coppel
Documentaire sur grand écran
Avant-première suivie d'un débat avec Tamer El Saïd (réalisateur) et Jérôme Baron (directeur artistique du festival des 3 continents)
Les derniers jours d'une ville (Akher Ayam El Madina)
de Tamer El Saïd
All.- Egy.- Emi. Ar. Un. – R.-U. doc. 2016 coul. 1h58 (cin. num.)
Éclairages
Paris noir : des documentaristes étrangers filment des expatriés à Paris
Jeudi 8 juin à 18h30
Un spécialiste, professionnel, chercheur, critique, historien… examine chaque mois une question au prisme des représentations qu’en propose le cinéma documentaire, dans un séminaire de découverte et de recherche ouvert à tous.
Si les cinéastes français tournent souvent à l’étranger, qu’en est-il des cinéastes étrangers qui viennent filmer la France ? Depuis sa création, la ville Lumière a accueilli des ressortissants du monde entier. Artistes, étudiants, travailleurs, ils sont venus en quête d’une vie meilleure et se sont confrontés à une langue, une culture et une histoire différente de la leur. À travers plusieurs documentaires, nous interrogerons le regard porté par des cinéastes d’Afrique ou d’Amérique du XXe siècle sur des expatriés installés à Paris.
Claire Diao, journaliste et critique de cinéma
Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir : Ad Infinitum de Lydie Jean-Dit-Pannel
Mardi 13 juin à 21h
Tous les deux mois, le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir présente des films issus de son fonds de documentaires internationaux sur les droits, les luttes, l’art et la création des femmes et des LGBTQI.
Aventurière solitaire, amoureuse blessée et guerrière survivante, Psyché s’est imposée comme l’alter-ego artistique de Lydie Jean-Dit-Pannel. Dans le sillon de la figure du papillon Monarque, la plasticienne et réalisatrice dit son désir d’amour et de voyage, comme sa déception face à une humanité qui court à sa perte, exposée au danger mortel du nucléaire. Pour le film & a Fade to Grey (2014), elle est allée au bout du monde à la recherche des lieux marqués par l’atome. Mais jamais elle n’a pu oublier qu’elle vivait en France.
Séance suivie d'un débat avec la réalisatrice
100% doc est une des nombreuses manifestations initiées ou soutenues par la Scam pour promouvoir le documentaire.
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Renseignements et inscription : www.forumdesimages.fr
Une programmation annuelle : Forum des images / La Scam
En partenariat avec CNC / La Scam / Copie privée / Région Île de France / Mairie de Paris / Festival des trois continents